Contenus Outils Programmations Histoire de France Démarches Liens

Les hommes de la préhistoire

Maison néolithique

Reconstitution d'une habitation de Cuiry-les-Chaudardes (Aisnes). C'est l'un des tous premiers villages habités en France, vers 4800 ans avant notre ère. Ses habitants, des agriculteurs-éleveurs, vivaient dans une relative égalité sociale.

I - Un très long paléolithique :
l'invention de l'homme

II - La Révolution néolithique :
l'homme producteur

A) De Lucy à l'homme de Tautavel A) Des influences proches-orientales
B) L'invention de l'art : le paléolithique supérieur B) Agriculture et élevage
C) L'âge des métaux : des progrès pour la guerre


Les temps préhistoriques

- les premières traces de vie humaine, la maîtrise du fer et les débuts de l'agriculture en Afrique et en Europe méditerranéenne ;

 
- l’élaboration d’un univers symbolique : l’apparition de l’art autour de la représentation de l’homme et de l’animal

 


La découverte de Lucy

 

 

 

 

 

Hominidés, un site très complet sur les évolutions de l'homme

L'homme de Tautavel et la Caune de l'Arago

I) Un très long paléolithique : 
l'invention de l'homme

La préhistoire s'intéresse à la vie des hommes depuis l'apparition de leurs plus anciens ancêtres (dans la famille des hominidés) jusqu'à la découverte de l'écriture en Mésopotamie et en Égypte vers 3300 ans avant JC.

A) De Lucy à l'homme de Tautavel

Lucy est un hominidé (mâle/femelle ?, déjà bipède, se nourrissant de racines, fruits et feuilles), un Australopithèque trouvé en Afrique orientale, foyer de dispersion de l'hominisation, et daté de - 3 millions d'années.
L'Homo habilis (homme adroit, habile) est le premier représentant de l'espèce humaine : station debout encore assez courbée ; 1,20m, une capacité crânienne double de celle des Australopithèques, des dents proches de celles des hommes. Il est l'inventeur de l'outil taillé (les premiers, trouvés en Ethiopie, datés de - 2 millions 600 000 ans : des choppers, couperets bifaces façonnés à partir de galets aménagés). Grâce à cet outillage, les homo habilis peuvent manger régulièrement de la viande crue, qu'ils prélèvent sur des cadavres d'animaux. Ces premiers hommes, dont on ne sait pas avec certitude s'ils parlaient ou non, se réfugient régulièrement dans les arbres, tout comme les Australopithèques, pour dormir ou se protéger, mais ils ont sans doute inventé aussi les premiers abris (cabanes ?).
Rien ne prouve que l'Homo erectus descend (2) de l'homo habilis
Cet homo erectus, cet "homme qui se tient droit", s'aventure hors d'Afrique et peuple peu à peu l'Asie et l'Europe, arrivant dans notre continent il y a plus d'un million d'années (3). C'est l'homme le plus ancien en Europe (Homo antecessor, -800 000 ans, trouvé à Burgos, en Espagne). Autre exemple : l'homme de Tautavel (son crâne), trouvé en 1971 dans la "Caune" (grotte) de l'Arago, près de Perpignan, et daté d'environ - 450 000.
Il est plus grand que les premiers hommes : 1,5 m et une capacité crânienne de 850 à 1200 cm3. Il fabrique des outils élaborés : des bifaces et des hachereaux.
Ces petits groupes d'une vingtaine d'individus nomadisent, tenant compte des allées et venues du gibier. Leur civilisation marque toute l'Europe, avec la maîtrise du feu, il y a peut-être 500 000 ans (attestée à Terra Amata, près de Nice vers - 380 000, à Menez-Drégan en Bretagne), et la découverte de la chasse (- 300 000) qui complète la cueillette. Avec de simples pieux, ils s'attaquent à des loups, des bisons, des mouflons, des rennes. Toutefois, les hommes de Tautavel n'avaient pas encore domestiqué le feu.
Vers - 130 000, apparition de l'homme de Neandertal, type d'homo sapiens archaïque. Il pratique parfois le culte des morts, avec les premières sépultures, souvent avec des offrandes : outils, animaux, fleurs. Il est peut-être aussi l'inventeur du chant, en tout cas d'une forme de communication. Sa capacité crânienne est de 1100 cm3, et parfois équivalente à la nôtre. Sa lignée est progressivement remplacée par notre ancêtre direct, originaire également d'Afrique, l'homo sapiens. 


(1) En juillet 2002, le paléoanthropologue Michel Brunet (Université de Poitiers)  a découvert dans le nord du Tchad un crâne dénommé Toumaï, qui pourrait faire remonter les origines de l'homme à 7 millions d'années, record absolu. Ce crâne représente une nouvelle espèce, proche du chimpanzé (petite capacité crânienne) mais comportant aussi des traits humains (petites dents, bipédie possible). Selon son découvreur, cet hominidé pourrait être - peut-être -  l'ancêtre commun aux cousins que sont chimpanzés, bonobos,  gorilles et hommes... 
 (2) Depuis quelques décennies,  les paléoanthropologues ont renoncé à la théorie du "chaînon manquant", si longtemps recherché :  l'espèce intermédiaire entre le singe et l'homme primitif.  En effet, s'il n'existe qu'une espèce humaine sur Terre, il y a eu dans le passé diverses espèces d'hominidés contemporaines, d'où procède l'homme. Deux courants de pensée divisent les experts. Pour les uns, tenants d'une évolution linéaire, à partir du moment - aux alentours de 3 millions d'années - où les caractéristiques anatomiques humaines se dessinent, s'ensuit une succession d'espèces descendant  les unes des autres. Pour les autres, tenants d'une évolution arbustive, les hominidés ont développé des compétences variées en fonction de leur environnement, et dès lors, la bipédie, la dextérité manuelle et le développement cérébral ont évolué plus d'une fois. Au modèle linéaire, ils opposent des ramifications, des généalogies, un "buisson d'espèces"  qui interdit de relier directement une  espèce  particulière  à l'homme moderne...
(3) Des squelettes retrouvés en Georgie repoussent l'âge des premiers Européens à 1,77 million d'années. En fait, il y a eu plusieurs phases de peuplement de l'Europe à partir du berceau africain, facilitées par la collision tectonique entre l'Afrique et l'Europe, qui a permis aux espèces de passer d'un continent à l'autre : les hommes issus d'Afrique ont alors suivi les espèces dont ils se nourrissaient, sur de très longues distances.