Les points forts du programme d'histoire (5)

XX° siècle

1) Les deux conflits mondiaux

1) La Première guerre mondiale
Une rupture fondamentale : des populations entières mobilisées par des États acharnés à détruire l’adversaire, des populations résistant pendant 50 mois aux épreuves par la force du nationalisme, l’ampleur de la propagande. La guerre a des conséquences sociales et géopolitiques irrémédiables…
a) L’impossible décision militaire
La course aux armements, les rivalités coloniales, le jeu des alliances diplomatiques précipitent l’Europe dans la guerre à partir d’août 1914 (Triple Entente – Royaume-Uni, France, Empire russe – contre les 2 empires centraux – Allemagne, Autriche-Hongrie – alliés à l’empire ottoman). Échec des premières offensives, les Russes échouent à envahir l’Allemagne, les Allemands sont bloqués sur la Marne. Guerre de position, tranchées sur des centaines de km, le front ne bouge guère jusqu’à la fin de 1917, malgré de multiples – et très meurtrières – tentatives de perçées des lignes adverses (200 000 morts en avril 17 au Chemin des Dames…) Conditions de vie terribles des Poilus (lettres sur manque d’hygiène, ravitaillement, froid, intempéries…) Parfois, surtout en 1917, actes d’indisciplines, début de mutineries : le général Pétain met fin à l’agitation, en mêlant répression et amélioration des conditions de vie, en stoppant les offensives inutiles…
b) Le dénouement de 1917-1918
Entrée en guerre des EU en avril 1917, mais les troupes n’arrivent en Europe qu’en juillet 1918… Apport décisif des Américains, mais aussi de l’arme nouvelle des chars (qui franchissent les tranchées) dans le succès des offensives de l’Entente : éclatement de l’empire austro-hongrois, effondrement de l’empire allemand, la République est proclamée, et l’armistice signé le 11/11/1918.
c) Un bilan terrible
9 millions de tués (1 400 000 en France, 15% des jeunes adultes masculins), 17 millions de blessés (les « gueules cassées »). Catastrophe démographique : « classes creuses » de la pyramide des âges… Destructions de maisons, de villes, d’infrastructures dans les zones de combats. Tous les pays vont ériger des monuments commémoratifs de l’union sacrée entre civils – mobilisés, en particulier les femmes, tout au long de la guerre – et les soldats). 
d) Une Europe des nations nouvelle
Une Europe affaiblie, qui cède la place de 1ère puissance mondiale aux États-Unis. Une Europe qui a sombré dans la barbarie, dont l’image est ternie auprès des peuples colonisés, qui revendiquent pour eux le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes (d’autant plus que les puissances coloniales ont fait appel à de nombreux soldats indigènes). Droit proclamé par le vainqueur américain, le président Wilson, dans ses 14 points de janvier 1918, mais pour les États européens : d’où l’apparition de nouveaux États, sur les ruines des 3 empires multinationaux qui se sont effondrés...

2) La Deuxième guerre mondiale 
a) La volonté de revanche d’un pays humilié entraîné par le fanatisme d’un homme, Hitler, et de son parti-Etat.
Le traité de Versailles de 1919 (qui rend responsable de la guerre l’Allemagne, qui la divise, la réduit, lui confisque ses colonies en Afrique, la prive d’armée et la soumet à une occupation armée) est considéré comme un diktat par les Allemands, et en particulier par Adolphe Hitler, qui parvient au pouvoir en janvier 1933. Toute sa politique, au-delà de la revanche, est tournée vers la domination de l’Europe, la conquête d’un « espace vital » vers l’Est au profit de la « race des seigneurs ».
b) L’Europe occupée (1940-1943)
Blitzkrieg, supériorité militaire : très rapidement Hitler contrôle et occupe l’essentiel de l’Europe. Occupation de la France, coupée en deux, puis totalement occupée à partir de novembre 1942. Collaboration souhaitée par Pétain, dès octobre 1940, avec des conséquences dramatiques, notamment pour la population juive, Juifs étrangers, allemands, réfugiés en France, et Juifs français…

En 1942, seul le Royaume-Uni est encore engagé dans la guerre contre l'Allemagne nazie, qui impose sa domination, l'exploitation des ressources et la déportation des Juifs à tous les pays occupés.

c) La progression des alliés (1943-1945)
1er recul allemand en URSS, à Stalingrad, où un corps d’armée capitule en janvier 43. Puis débarquements de Sicile en juillet 43, et de Normandie, en juin 44, des forces anglo-saxonnes, qui libèrent l’Europe, assistées par les différents groupes de résistance intérieure. Prise de Berlin, effondrement du régime nazi, en avril 45 : capitulations allemande le 8 mai, japonaise en août 1945…
d) Un épouvantable bilan
10 fois plus de victimes que lors de la 1ère Guerre Mondiale : 50 millions de morts… (dont 20 millions de Soviétiques). Des victimes surtout civiles, comme lors des bombardements de Londres ; de Dresde, de Nagasaki et Hiroshima… Victimes du génocide…

2) L'extermination des Juifs et des Tsiganes par les nazis : un crime contre l'humanité
1) L'univers pervers des camps de concentration
a) Le système concentrationnaire nazi est mis en place dès 1933 en Allemagne (adversaires politiques - communistes en particulier - et « asociaux » : droit commun, Témoins de Jéhovah, homosexuels)
b) Avec la guerre et l'occupation de pays européens vaincus, des déportés affluent dans 18 camps de concentration (dont le Struthof en Alsace) dont des résistants (dont les «NN » = Nacht und Nebel, Nuit et Brouillard) : contrôle par les SS (Schutz Slaffeln), hiérarchie de détenus (« kapos »), souvent des droits communs, brutaux…
c) Déshumanisation totale : déportation, déporté = un numéro, organisation pour la survie, maladies de carence ; froid, faim, travail exténuant ; sévices, supplices. Taux de mortalité de 40 % = 400 pour mille. Le travail forcé s’accentue avec l’entrée en guerre : les détenus sont une main d’œuvre esclave, gratuite, renouvelable, pour les industries allemandes, notamment les industries d’armement. 
2) L'extermination des Juifs
a) Le calvaire spécifique des Juifs
Tenus pour ennemis mortels de « la « race » allemande , suppression de la citoyenneté allemande par les lois de Nuremberg de 1935 (plus interdiction des mariages ou de relations sexuelles entre Juifs allemands et allemands) ; persécution sociale et économique – interdiction d’exercer des métiers publics, avocat, journaliste, comédien, boycott des magasins juifs, expropriations, aryanisation de bâtiments, d’entreprises juives, jusqu’à la Nuit de Cristal du 9 novembre 1938 : 91 morts et plus de 10 000 prisonniers juifs. 
b) La guerre contre l'URSS (à partir de juin 1941) déclenche le programme d'extermination des Juifs d'Allemagne puis de l'Europe occupée (nombreux Juifs dans l'Ouest de la Russie occupée par l'Allemagne) Exécutions en masse par les « Einsatzgruppen » (commandos spéciaux de la SS) : 1 300 000 victimes, intellectuels, responsables politiques, intelligentsia polonaise, puis balte : mépris de la race slave, projet d’expansion de la race aryenne vers l’est, Lebensraum impliquant la déportation des Slaves vers la Sibérie, avec colonisation des terres slaves par les Allemands. Mais aussi, massacres à grande échelle de Juifs, femmes, enfants, vieillards, forcés de creuser leurs tombes. Premières interrogations des Nazis sur la difficulté à mettre en œuvre ces exécutions (malgré l’alcoolisation des bourreaux). Premières expérimentations de l’asphyxie par les gaz d’échappement des camions…
Constitutions de ghettos (Pologne en particulier), conditions de vie épouvantables, exploitation de la main d’œuvre (industries textiles de Lodz) (cf Le Pianiste de Polanski) 
c) La déportation de tous les Juifs d'Europe est décidée à la Conférence de Wannsee (janvier 1942).
Rafles (Vel d'Hiv à Paris, 16 et 17 juillet 1942), déportation des Juifs de l'Ouest , des Juifs jusque là détenus dans les ghettos de l'Est vers camps d'extermination (Treblinka, Sobibor, Maïdanek, Belzec, Chelmno, Auschwitz-Birkenau) ; sélection ; extermination dans les chambres à gaz ; travail forcé ; expérimentations médicales – sur les jumeaux, sur dépressurisation d’hommes pour simuler les très hautes altitudes…
d) Bilan humain : 1 million de Juifs morts à Auschwitz ; 5 millions et demi de Juifs exterminés = le génocide des Juifs d'Europe, la « Shoah ».
Les 2/3 des Juifs d’Europe ont été exterminés (même à la fin de la guerre, quand les Juifs et les Tsiganes de Hongrie sont raflés, les convois ferroviaires de la déportation sont prioritaires…)
3) Le cas de la France
a) Vichy professe un antisémitisme d’État (Statut des Juifs d'octobre 1940, en zone libre.)
Cette mesure est la première d'une série qui iront en s'aggravant. De nombreuses professions seront interdites aux juifs, ils sont exclus de la fonction publique, considérés comme responsables de la défaite, les « étrangers de race juive » commencent à être internés, dans toute la France. Nouveau statut des Juifs de juin 1941. Juifs français = citoyens de seconde zone ; Juifs étrangers internés. Recensements, brimades – interdiction aux Juifs de vendre sur le marché, confiscation des postes de radio, squares interdits aux Juifs, voiture réservée en queue du métro…, rafles (dès mai 1941), spoliation des biens (« aryanisés », à partir de juillet 1941), étoile jaune (juin 1942, dès l’âge de 6 ans), interdictions de fréquentation des lieux publics) 
b) Au moins 75 000 Juifs déportés (près de 10 000 enfants de moins de 16 ans : environ 23 000 Juifs de nationalité française). Planification par les nazis, complicité des autorités et de l'administration de Vichy ; attitude diverse de la population: dénonciation, passivité, courage (les « Justes ») Basculement sensible de l’opinion au lendemain de la rafle du Vel d’Hiv (enfants pris..), en juillet 42 (près de 13 000 Juifs arrêtés).

3) La Cinquième République
A) La IVè République manque de défenseurs
. Sous la IVè République, l'Assemblée nationale, contrôlée par des partis politiques tout-puissants, détient le pouvoir réel. Instabilité des gouvernements, qui n’arrivent pas à régler le conflit en Algérie, où le FLN a déclenché une insurrection le 1er novembre 1954.
B) La nouvelle Constitution
. Approuvée par référendum (28 septembre 1958) : République « indivisible, laïque, démocratique et sociale ». Régime parlementaire : responsabilité du gouvernement devant l'Assemblée nationale.
C) Le Président, clef de voûte du régime
. Primauté de l'exécutif : limitation des pouvoirs des deux assemblées (Assemblée nationale, Sénat). Vote bloqué / motion de censure.
. Pouvoir exécutif exercé par le gouvernement (Premier ministre) et le président de la République . Prééminence du président de la République, élu pour 7 ans (5 depuis 2000 et l'élection de 2002), rééligible. Trois prérogatives importantes : droit de dissolution de l'Assemblée nationale ; initiative référendaire (vote de traité, modification de la Constitution) ; pleins pouvoirs (art. 16).
D) L'évolution institutionnelle
. Élection du président de la République au suffrage universel (référendum du 28 octobre 1962) : légitimité populaire, personnalisation du pouvoir. Notamment pendant la république gaullienne : exercice personnel du pouvoir, (référendums, voyages, information sous contrôle). Une opinion d'abord majoritairement séduite, (liquidation de la guerre d'Algérie : indépendance approuvée par référendum, projet d’Union africaine avec les colonies, mais indépendances en série en 1960 ; stabilité politique, croissance économique, affirmation d'un nationalisme, notamment face aux États-Unis, et cela en pleine Guerre froide : reconnaissance de la Chine populaire de Mao en 1964).
L’alternance de 1981 ne remet pas en question la prééminence présidentielle : François Mitterrand se comporte en « monarque républicain » pendant ses 2 septennats (1981-1995), même quand il est affaibli par les périodes de cohabitation (1986-1988, Chirac ; 1993-1995, Balladur)
. Réforme du septennat en 2000 : passage au quinquennat.
. Élargissement de la base démocratique : majorité abaissée à 18 ans en 1974 ; saisine du Conseil constitutionnel par les parlementaires rendue possible.

4) La société de consommation, la révolution scientifique et technique 
A) Les effets de la croissance
1) Les défis démographiques
. Les implications du baby-boom (augmentation forte de la population ; éducation ; augmentation du nombre d'élèves, allongement de la scolarité, progression de l'enseignement supérieur). 
. Les transformations de l'espace (la croissance urbaine ; les défis du logement social [grands ensembles] ; les structures commerciales évoluent (premier hypermarché en 1963]).
2) Les transformations en profondeur
. Le recul des agriculteurs (4 fois moins nombreux en 40 ans [6 millions en 1946 ; 1,5 million en 1985] ; moindre croissance du revenu ; les victimes de la modernisation) 
.Les salariés, grands bénéficiaires de la croissance (de 63 % en 1954 à 83 % en 1983 des actifs ; salariat = sécurité ; augmentation du nombre des ouvriers ; coupure entre ouvriers spécialisés et « blouses blanches »)
. Ces salariés sont de plus en plus occupés dans des activités de service, dans les administrations, les banques, le commerce, la santé, les transports : c’est le cas de plus des ¾ des Français actifs, contre 1/3 à la Libération. Dans le même temps, la part des salariés employés dans l’industrie monte jusqu’à 40% de la main d’œuvre au milieu des années 70 : la France devient une grande puissance industrielle, parmi les 5 premières du monde, dans l’aéronautique (Concorde, 1969), l’automobile, la chimie, le nucléaire et l’armement… 
3) Le grand essor de la consommation 
. Une hausse considérable du niveau de vie (double entre 1953 et 1969) ; mais personnes âgées = les oubliés de la croissance des 30 Glorieuses)
. Associée aux facilités du crédit, cette hausse du niveau de vie bouleverse les intérieurs et les budgets (propriété, habitat amélioré ; automobile et télévision ; vacances et loisirs)
. La consommation des ménages a fortement progressé (confort, automobile, accession à la propriété, modification des structures des budgets familiaux), surtout dans la période des « 30 Glorieuses »..
. Maussade pour l'agriculture et l' industrie (crise économique depuis 1975, avec apparition d’un chômage massif –en régression au tournant du siècle), la fin du XX° siècle est brillante pour l'ensemble des services…

B) La « Seconde Révolution française » (Henri Mendras) 
1) La baisse de la fécondité
. A partir du milieu des années 1960 (baisse de la fécondité, allongement de l'espérance de vie ; problèmes à venir pour santé et retraites)
. Évolution des mœurs (contraception, IVG, forte élévation du taux d'activité des femmes de 25 à 54 ans [44% en 1968 ; 80% de nos jours])
. Diminution des mariages, augmentation des divorces, recomposition des familles.
2) L'usure des «institutions»
. Baisse de la pratique religieuse (catholique) mais stabilité du protestantisme, renouveau du judaïsme, progression de l'islam, développement des sectes. 
. Régression du syndicalisme et déclin du PCF. 
. Multiplication des associations (type loi 1901).
3) Crise de l'autorité 
. Dans l'entreprise (grèves dures, spontanées ; déprise des syndicats vis-à-vis d'anciens ruraux et des immigrés)
. Mai 1968 symptomatique d'une exaltation de l'individu.

C) Une société française transformée
. La fin définitive d’une civilisation rurale, au profit d’une civilisation urbaine, plus industrielle jusqu’au milieu des années 70, de plus en plus tertiaire depuis. Exode rural accéléré depuis la Libération : départ vers les villes d’une population agricole devenue excédentaire, vers des activités industrielles et tertiaires localisées dans les agglomérations. Dans les années 80 et 90, le mouvement se poursuivant, cette urbanisation a touché les franges rurales des agglomérations, dans un phénomène de périurbanisation. 
. Par rapport à 1945, on peut insister sur les trois traits suivants :
- la population française est devenue urbaine à 75%, tertiaire à 71%, et victime d’un chômage important depuis la crise de 1973-1975 (10 % de la population active en décembre 2005) ;
- la société française est véritablement multiculturelle : un rapport de l’INED de 1997 note qu’en France “une personne sur quatre” (soit 15 millions) est immigrée ou possède au moins un ascendant étranger “en ne remontant qu’aux parents et grands-parents”. La part européenne de l’immigration ne cesse de décroître au profit de l’immigration maghrébine, et dans une bien moins grande part, asiatique. Mais la tendance à l’éparpillement planétaire est nette, avec des contingents venus d’Haïti, du Zaïre, du Chili, du Sri Lanka ou du Pakistan, à la mesure des soubresauts de la misère ou de la persécution politique dans un monde raccourci par l’avion et les information en temps réel ;
- c’est une authentique société de consommation (le niveau de vie moyen s’est accru de 50% entre 1970 et 1990), qui prospère au sein de la quatrième économie du globe, avec de formidables capacités d’expansion, mais aussi des risques d’exclusion sociale jamais retrouvés depuis la naissance de l’Etat-Providence.

4) La construction européenne
Même s'il est soucieux d'indépendance nationale (il dote la France d'une force de frappe nucléaire), de Gaulle n'en poursuit pas moins la construction européenne, sous la forme d'une Communauté Économique Européenne instituée par le traité de Rome de 1957. 
La disparition des droits de douanes intérieurs, l'instauration d'un tarif douanier extérieur commun (sur des frontières exétieures communes et protégées), la mise en place d'une politique agricole commune (PAC) caractérisent la CEE, qui unit d'abord 6 États : la France, l'Allemagne de l'Ouest (RFA), l'Italie, la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas. En 1972, l'Europe des neuf accueille la Grande-Bretagne, l'Irlande et le Danemark. En 1981, la Grèce s'adjoint, puis en 1986, le Portugal et l'Espagne pour former l'Europe des 12.
Bruxelles est la principale capitale européenne, où siège la Commission, chargée de mettre en oeuvre - par le biais de directives -  les décisions politiques du Conseil de l'Union européenne, réunion des chefs d'Etat et de gouvernement des pays membres. Aux côtés de Bruxelles, Strasbourg accueille une partie des sessions du Parlement européen, qui a un droit de regard sur la nomination et la gestion de la Commission. Enfin, Luxembourg accueille la Cour de justice des Communautés européennes, qui tranche les litiges entre Etats-membres. 
En 1992, le traité de Maastricht instaure l'Union européenne, la libre circulation des personnes, des services et des capitaux (prévue à l'origine) et prévoit une monnaie européenne unique, l'euro, qui se met en place en 2002, dans 16 des 27 Etats membres. 
D'inspiration libérale (libre-concurrence, interdiction des aides d'Etat, dérégulation et remise en question des monopoles publics), l'U.E. finance surtout pour l'essentiel la PAC, puis de plus en plus, des politiques sectorielles, comme le soutien aux régions en difficultés économiques, par le biais du FEDER (DOM en France par exemple, ou ex-pays de l'Est, après un long soutien à l'essor du Portugal, de l'Espagne et de la Grèce). 

En 1995, l'Europe s'élargit à l'Autriche, la Suède et la Finlande : c'est l'Europe des 15.
L'enjeu actuel est l'intégration des pays de l'ex-Europe de l'Est, qui ont recouvré leur souveraineté pleine et entière en même temps qu'ils adoptaient l'économie de marché capitaliste après l'ouverture du mur de Berlin en novembre 1989 et la disparition de l'URSS en 1991. En mai 2004, cinq pays de l'ex-Europe de l'Est (Pologne, République tchèque, Slovaquie, Hongrie, Slovénie), les trois Etats baltes (Lituanie, Lettonie, Estonie) et Chypre et Malte en Méditerranée ont fait leur entrée dans l'Union européenne, la Roumanie et la Bulgarie l'ont intégrée en 2007. Néanmoins, un certain nombre de restrictions pèsent toujours sur la libre circulation des ressortissants des ex-pays de l'Est dans l'ancienne CEE. (Sur le plan économique, ces nouveaux entrants ne pèsent que 5% du PIB de l'Europe des 15).

Le Traité de Lisbonne
Après le "oui" des Irlandais consultés à nouveau en octobre 2009, le Traité de Lisbonne est applicable. Le Traité crée un poste de Président du Conseil européen élu pour deux ans et demi (renouvelable une fois) et actuellement tenu par le Belge Hernan Von Rompuy. A ses cotés, un Haut Représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, la Britannique Catherine Ashton, la politique commune de sécurité et de défense étant renforcée.
Le Traité prévoit le vote à la majorité qualifiée (à la place de l'unanimité) et une politique énergétique commune, de même que la lutte contre le réchauffement climatique.
Le Traité renforce quelque peu les pouvoirs du Parlement européen (attention, contrairement aux parlements nationaux, le Parlement européen est dépourvu de toute initiative législative, qui appartient à la seule Commission européenne) : la Commission, qui doit obtenir un vote d'approbation des parlementaires, est responsable devant le Parlement (et non plus devant le Conseil européen), qui peut la renverser par une motion de censure.
Le Traité de Lisbonne intègre et régule "l'espace Schengen", qui réunit la plupart des membres de l'U.E, à l'exception notable du Royaume-Uni, plus la Suisse, dans une politique communautaire d'attribution des visas et de contrôle de l'immigration et de l'asile (ainsi, tout en supprimant les contrôles aux frontières intérieures - mais en renforçant considérablement la surveillance des frontières extérieures -, les Etats membres de l'espace Schengen acceptent l'entrée sur leurs territoires d'un étranger admis par un autre Etat Schengen). 


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