Les points forts du programme de géographie  (2)

     Les Français dans le contexte européen (CM1) 
La répartition de la population sur le territoire national et en Europe 
Avec une densité moyenne de 106 h/km2, la population française est très inégalement répartie à la surface du territoire national. Historiquement, trois types de régions accueillent de fortes densités :
- les façades maritimes, la côte méditerranéenne, en particulier, avec un ruban littoral d'urbanisation continue sur la Côte d'Azur ;
- les vallées fluviales, de la Seine, de la Loire, de la Garonne, du Rhin et du Rhône, avec une circulation facilitée ;
- les grandes métropoles régionales, et surtout, la capitale, dont le pouvoir de commandement politique et économique exerce son attraction sur une grande partie du territoire national.
D'une façon générale,  les espaces dynamiques, productifs, bien intégrés à la dorsale européenne, sont attractifs :
la région capitale (à elle-seule, elle concentre 40% des flux migratoires interrégionaux) / la région Rhône-Alpes, carrefour européen lyonnais / les espaces frontaliers du Nord et de l’Est. Chacune de ces régions dynamiques est entraînée par des agglomérations multifonctionnelles, stimulant en particulier la croissance des régions du Sud, de l’Aquitaine à Paca (la croissance démographique entre 1999 et 2006 est la plus forte en Languedoc-Roussillon - ainsi qu'en Guyane). 
A noter que les régions périphériques spécialisées, plus agricoles, de l’Ouest, voient leur attractivité, au niveau des migrations interrégionales, se renforcer (avec l'essor d'une ville comme Nantes). 
. une diagonale intérieure sous-peuplée (densité < 50 h/km2, dans les massifs répulsifs des Ardennes, du Massif Central et des Pyrénées), peu dynamique (la population de Champagne-Ardennes a stagné entre 1999 et 2006), menacée par la déprise des services, réserve foncière (notamment pour les Hollandais et les Britanniques !) et touristique ("tourisme vert"). 

La carte des densités françaises fait apparaître le poids démographique de l'Île de France (près d'un cinquième de la population totale), les fortes densités du Nord-Pas de Calais et de l'Alsace, ainsi que la "diagonale du vide"...

--> métropolisation accrue du territoire français, c'est à dire renforcement du rôle des grandes agglomérations (à l'échelle régionale, nationale, voire internationale), au détriment d'espaces affaiblis par la concurrence d'un pôle dominant (ainsi l'agglomération toulousaine accueille la moitié de la population de la Haute-Garonne). Risque de fragmentation du territoire, malgré l’action, ralentie, de la Datar (devenue, en 2006, la DIACT, Délégation interministérielle à l'aménagement et à la compétitivité des territoires)…

. Mêmes inégalités de répartition  des densités européennes (800 millions d’habitants, 3ème foyer de peuplement mondial, après l'Asie de l'Est et l'Asie du Sud) (en lien avec l’histoire, notamment pendant la Révolution industrielle) :

La partie occidentale de l'Europe est, d'une façon générale, plus densément peuplée que dans sa partie orientale. A noter l'attractivité des littoraux (littoralisation du peuplement), des vallées fluviales et des grandes agglomérations (Moscou). Au nord du 60° parallèle, les influences polaires représentent une forte contrainte pour l'installation des hommes. L'Europe de l'Est, plus marquée par les activités agricoles, représente une zone de densités moyennes. Les plus fortes densités se retrouvent dans la dorsale européenne. 

Les principales villes en France et en Europe
En France :
- les villes organisent le territoire : déséquilibre hiérarchique entre Paris et les zones urbaines régionales ; déséquilibre spatial entre une France urbaine de l’est, et une France plus faiblement urbanisée à l’ouest (diagonale traditionnelle Le Havre-Marseille, devenue une diagonale Le Havre-Valence). Cette armature urbaine reflète l'inégalité de la répartition générale de la population, plus dense à l'est de la ligne Le Havre-Marseille (fortes densités urbaines dans le Nord, en Lorraine, en Rhône-Alpes, héritées de la Révolution industrielle). 
- la macrocéphalie parisienne : avec 9 millions 500 000 habitants, mais aussi les principales institutions politiques et de nombreuses activités économiques et culturelles, l'agglomération parisienne domine totalement le réseau urbain français. C'est aussi une métropole européenne et internationale (première ville de congrès au monde), bien reliée aux réseaux de communication internationaux.
- des agglomérations françaises qui se renforcent, avec l'augmentation de leur population, la diversification de leurs activités, la mise en valeur de leur patrimoine, l'amélioration de leur accessibilité. Toutefois, l'armature urbaine française, du fait de la macrocéphalie parisienne, manque de villes intermédiaires, de métropoles de 2 à 5 millions d'habitants (du type Munich ou Milan), capables de rivaliser avec les villes européennes concurrentes. Toutes les métropoles régionales du pays sont rejetées en périphérie du territoire.
- le réseau urbain et les aires d’influence des grandes villes. Un réseau urbain est constitué des villes d'un même "pays" ou d'une même région, grandes ou petites, qui établissent des relations entre elles grâce aux voies de communication. Ces réseaux urbains, ou systèmes de villes, jouent un rôle majeur dans l'organisation de la société du fait du poids de la population urbaine en France. Chaque réseau est caractérisé par une certaine hiérarchie urbaine, et s'organise autour d'une ville dominante, plus importante, une capitale régionale. Ces capitales régionales, appelées "métropoles", dont la population est supérieure à 400 000 habitants, exercent leur domination sur des villes plus petites ; leur aire d'influence dépendant non seulement de leurs poids démographique, mais également de la diversité de leurs fonctions (en particulier les services rares, hôpitaux, universités, grandes écoles, sièges sociaux, aéroports internationaux), mais aussi de leur accessibilité par les réseaux routiers et ferroviaires.
L'aire d'influence d'un pôle urbain provoque une polarisation du territoire autour de ce dernier : cette polarisation est marquée par la croissance urbaine, l’étalement de la ville, de l’agglomération, l’extension des zones périurbaines et se traduit par sa domination démographique, en emplois et en services, à l'origine de flux vers et au départ de la ville.

L'aire d'influence de l'agglomération parisienne - considérable - s'étend sur plusieurs régions au nord de la Loire, et domine largement la France. Sa croissance, que les pouvoirs publics cherchèrent longtemps à contrôler -notamment par la création des villes nouvelles - est désormais plutôt encouragée, pour lui permettre de tenir son rang dans la compétition européenne et mondiale entre métropoles... Mais ce dynamisme de l'agglomération capitale pose d'énormes problèmes d'aménagement, notamment d'infrastructures de transport, dans une région parisienne toute entière menacée de saturation et de thrombose... 

Carte des grandes métropoles, des grands axes (Danube, Rhin, Volga) :
Très urbanisés en Europe de l'Ouest (75%), un peu moins en Europe de l'Est (60%), les Européens vivent dans un semis d'agglomérations plus dense dans la moitié occidentale de l'Europe. Des États se caractérisent par leur macrocéphalie, la domination écrasante d'une grande métropole sur le territoire, au point de limiter l'expansion d'autres agglomérations (France, Autriche, Grèce, Turquie). La Grande-Bretagne, l'Allemagne, l'Italie possèdent de grandes métropoles régionales, de dimension européenne. Bruxelles est la capitale de l'Union européenne.

Carte de la mégalopole européenne :
Dorsale européenne, la Mégalopole concentre les régions européennes les plus denses, les plus productives, les plus animées par les flux matériels et immatériels (l'axe majeur européen la traverse du Nord au Sud, de la même manière que le premier axe maritime mondial). A noter que la région Île-de-France, la plus peuplée et la plus productive d'Europe, fait partie de cette dorsale. 

Carte du relief (paysages urbains, ruraux, paysages littoraux, de plaine, montagnards – dynamiques ou en déprise) :
La Grande Plaine du Nord s'étend du bassin parisien vers les immensités russes. Elle est encadrée par les reliefs scandinaves au nord, et au sud par les hauts-plateaux et les montagnes de l'Europe méditerranéenne. A noter les chaînes russes de l'Oural et du Caucase, qui déterminent, depuis le début du XVIII° siècle, les "limites" géographiques de l'Europe. 

Se déplacer en France et en Europe (CM1) Ici

Produire en France (CM2)
Quatre types d'espaces d'activités : une zone industrialo-portuaire, un centre tertiaire, un espace agricole et une zone de tourisme

Le port de Fos, près de Marseille. C'est une zone industrialo-portuaire (ZIP), comme celles du Havre ou de Dunkerque, souhaitées par l'Etat dans sa politique volontariste d'aménagement du territoire des années 60. Ces ZIP illustrent la littoralisation des activités industrielles lourdes (pétrochimie, sidérurgie) et leur rôle d'interface entre un "avant-port" maritime d'échelle mondiale (importation de pétrole, d'automobiles, etc.) et un "arrière-pays" d'échelle régionale (la région PACA pour Fos, Nord-Pas de Calais pour Dunkerque, l'Ile-de-France pour le Havre) et nationale.  La Cité Descartes de Marne-le-Vallée, à l'est de Paris, devenu le premier pôle de recherche de l'Est parisien avec plus de 1500 chercheurs. L'accessibilité du site est garantie par une autoroute, une ligne RER, et la proximité de deux aéroports internationaux et d'une gare TGV. Le tertiaire supérieur (services aux entreprises, ingéniérie, recherche-développement) caractérise fortement l'activité de la région francilienne, qui demeure une région industrielle de première grandeur. 
Une vue satellitaire de Disneyland, à l'est de Paris. Avec une fréquentation annuelle de 15 millions de visiteurs, français et européens, le site bénéficie d'une excellente accessibilité, avec en particulier des gares RER et TGV.  Paysage rural du nord de la Savoie, dominé par l'exploitation agricole, structurée par 4 pôles : vignoble, céréaliculture, peupleraie et élevage de vaches et de chèvres. Cette polyculture est bien moins rentable que l'agriculture industrielle du Bassin parisien, mais permet davantage aux paysans de jouer leur rôle affirmé de "jardiniers du paysage". 

La France dans le monde (CM2)
Les territoires français dans le monde 
("Ces deux questions s'appuieront sur une étude du globe et de planisphères : les océans et continents, les grands traits du relief de la planète, les principales zones climatiques, les zones denses et vides de population, les espaces riches et pauvres à l'échelle de la planète"). 

Conformément à la loi de programme pour l'outre-mer du 21 juillet 2003, la France d'outre-mer est constituée de 5 départements (Mayotte est devenu département en 2009) et 4 régions d'outre-mer (DOM-ROM, ou DROM), de 3 collectivités d'outre-mer, d'une collectivité sui generis (Nouvelle-Calédonie) ; les terres Australes et Antarctiques françaises (les TAAF) sont constituées des îles Crozet, des îles Kerguelen, des îles Amsterdam et Saint-Paul et de la terre Adélie. 

Par le biais de ses possessions outre-mer, la France est présente sur l'ensemble des continents et des mers du globe, dominant des territoires très divers issus de son histoire coloniale (Guadeloupe, Martinique, Guyane deviennent françaises avant la Corse ou la Savoie) : 
- les territoires d'outre-mer sont présents à toutes les latitudes et soumis à la diversité bioclimatique du globe (de la Terre Adélie - lieu de recherche scientifique - soumise au climat polaire au climat équatorial de la Guyane, en passant par le climat tropical qui marque l'essentiel de la population française outre-mer, celle des DROM (1,8 millions de Domiens). 
- ces territoires sont très inégalement peuplés, des fortes densités des Antilles et de la Réunion (plus de 300 h/km2), aux vides de la Guyane, de St Pierre de Miquelon, de la Nouvelle-Calédonie, des TAAF. La population y est beaucoup plus jeune qu'en métropole, mais les taux de natalité tendent à se rapprocher de ceux de la France métropolitaine. 
- ces territoires sont marqués par leur grande dépendance vis-à-vis de la métropole, avec une économie de pays en voie de développement : secteur primaire dominant (exportation de cultures tropicales, bananes, canne à sucre, café), sous-industrialisation (à part l'extraction du nickel en Nouvelle-Calédonie), importance du tourisme (mais concurrençé par les pays voisins), présence de "métros", de "zoreilles", de "béqués" dans les postes d'encadrement et de pouvoir, bien au-delà de leur poids démographique, faiblesse de la formation et du niveau de diplômes, importance considérable du chômage ou des bénéficiaires du RMI, profondes inégalités sociales (liées en particulier aux salaires supérieurs des fonctionnaires des DROM), ampleur des aides métropolitaines ou européennes (programme FEDER, au titre du programme d'aide aux "régions ultra-périphériques") pour assister ces territoires. 
- ces territoires sont à l'origine de la très vaste ZEE (Zone économique exclusive) de la France, et d'une influence mondiale, politique, en particulier par le déploiement de forces militaires dans ces territoires. 

La langue française dans le monde 
.
La langue française - hors d'Europe - est un autre héritage de l'histoire coloniale de la France, du travail d'enseignement des missions catholiques et protestantes, du travail des Alliances françaises à travers le monde. Elle perdure aujourd'hui comme langue officielle, le plus souvent comme langue d'enseignement, au Québec, en Afrique noire occidentale et centrale. L'ensemble des pays où le le français est utilisé, en tout ou partie, constitue la francophonie, à distinguer de l'Organisation internationale de la Francophonie (elle regroupe ainsi des Etats où le français n'est pas du tout utilisé, hors quelques élites, comme la Grèce, la Guinée-Bissau ou le Ghana). 
. 200 millions d'habitants de la planète sont supposés être francophones, mais la réalité est inférieure. Nombre de citoyens d'Etats réputés francophones ne maitrisent qu'imparfaitement, ou pas du tout, la langue française (c'est le cas notamment du futur département de Mayotte, dans l'Océan Indien). Surtout, 6ème (ou 4ème) langue - selon les décomptes - parlée dans le monde, le français est en recul, notamment dans des régions d'implantation ancienne comme l'ex-Indochine, le Rwanda, l'Egyte, l'Europe centrale et orientale (de la Pologne à la Bulgarie), au profit de l'anglais.
. Le français conserve un avantage dans la concurrence entre langues : il est langue officielle à l'ONU, ainsi que dans un certain nombre d'agences onusiennes (le siège de l'Unesco est à Paris), ainsi qu'aux Jeux Olympiques. 

La francophonie regroupe les Etats dont le français est langue officielle, ou "en partage" (communément parlé par les élites, comme en Egypte). Pour l'essentiel, la francophonie vivante recouvre les anciennes possessions françaises (Québec, colonies d'Afrique noire et Maghreb). A noter que le fait français se retrouve seulement à l'état de traces dans l'ancienne Indochine française. 

Les principaux contrastes de la planète 
Mettre en place des repères spatiaux : océans (Atlantique, Antarctique, Arctique, Indien, Pacifique) + « principales mers » (Méditerranée, mer Noire, de Chine) et continents (l’Eurasie, notion géologique, porte l'Asie et l'Europe, séparées conventionnellement depuis le début du XVIII° siècle par l' Oural et le Caucase).
- zones denses et vides de populations
6, 8 milliards d’hommes, très mal répartis à la surface de la terre : les 2/3 de l’humanité vivent sur moins de 9% de la planète. Les espaces occupés de manière permanente par les hommes définissent l'œkoumène : le domaine habité (Max Sorre) 
50% d’urbains , très inégalement répartis selon les continents (l'Afrique et l'Asie constituent encore deux continents largement ruraux)
Inégalités de peuplement importantes, à différentes échelles (peuplement privilégié des littoraux – cf Floride, Louisiane !, les ¾ des Norvégiens vivent à moins de 15 km de la mer -, des vallées fluviales, des montagnes !, des agglomérations…) Attention à la notion de densité moyenne (les vides intérieurs de la Chine, de la Russie, la vallée du Nil… Nécessité du changement d’échelle…)
Inégalités dans l’urbanisation (les grandes métropoles à connaître : Beijing, Calcutta, Jakarta, Le Caire, Londres, Mexico, New York, Paris, Sao Paulo, Tokyo)
3 foyers principaux de peuplement, très anciens (densité cumulative) : Asie du Sud, Asie de l’Est (60%), Europe occidentale (12,5%)… Des foyers secondaires (côte est des Etats-Unis, sudeste brésilien, golfe de Guinée, Proche-Orient…)

Zones vides (Sahara, Amazonie, Groënland), pour des raisons bioclimatiques (déserts chauds, déserts froids, à voir plus avant), historiques (le sous-peuplement durable de l’Afrique noire), économiques (maîtrise technologique préalable à la mise en valeur d’un territoire), culturelles (acceptation ou refus des risques)…
- océans et continents (déjà localisés)
La « planète bleue » : les ¾ de la superficie terrestre sont constitués d'eau...
- les principales zones climatiques (pas de géographie sans les hommes…)
Organisation zonale et symétrique des climats (exception des reliefs), de part et d’autre de l’équateur (climat polaire, tempéré [océanique, continental, méditerranéen], tropical et équatorial)
Impact des contraintes des conditions bioclimatiques sur le peuplement (déserts froids, déserts chauds), mais pas de déterminisme, l’homme parvient à s’adapter dans les milieux difficiles : mise en valeur liée au niveau de développement des sociétés (depuis polders hollandais médiévaux, irrigation Neguev, désert libyque, Phœnix dans le désert de l'Arizona…)

Des champs circulaires issus de l'irrigation, en Libye, en plein Sahara

Quartiers résidentiels de Phœnix, dans le désert de l'Arizona

Grande diversité de l’occupation humaine et des conditions de vie, dans des conditions bioclimatiques comparables, au Zaïre (faible densité de peuplement) par rapport aux densités humaines extrêmes de l'Indonésie, à Java et à Bornéo…
Localisation de quelques zones à risque, du fait du volcanisme, du tellurisme (Pakistan, Japon), de l’érosion (coulées de boue récente au Guatemala) : l’ex. de Bandar Aceh en Indonésie (tsunami) 
Inégalités de richesse sans lien direct avec les contraintes bioclimatiques : exemple des États-Unis, du Japon, des pays scandinaves, de l’Australie…
Cf « Si le monde était un village… »
Réflexion sur le poids des atouts et des contraintes bioclimatiques dans le monde actuel (transports / tourisme / l’Asie qui doit sa productivité agricole au régime des moussons)

                                                           Sommaire des points de cours