Quelques citations historiques...

L'exposition des filles (3 au 9 décembre 2001)
"Un fils on l'élève toujours, même si on est pauvre ; une fille, on l'expose même si on est riche."
Posidippe, célèbre auteur de comédie d'Athènes (avant -323)
Dans la Grèce antique, les filles étaient menacées de l'exposition, c'est à dire de l'abandon dans un lieu fréquenté. En grandissant, les filles allaient renforcer la famille du mari. D'où la menace de l'exposition, avec le risque de la mort ou d'être adoptée pour devenir esclave ou prostituée.
Médiocrité bourgeoise (10 au 16 décembre 2001)
"Aujourd'hui sous un régime qui rapetisse toute chose, vous aimez les petits plats, les petits appartements, les petits tableaux, les petits journaux, les petits livres".

Honoré de Balzac (1799-1850)"

 

Chou (17 décembre au 30 décembre 2001)
"A l'entrée de tous leurs repas, ils servent des choux, et bien souvent en mettent aussi à la fin pour se garder d'être surpris du vin duquel ils ne sont jamais las de boire et ont le gosier toujours prêt à avaler."
Antoine Mizauld, 
Le Jardin médicinal (1578)

Le chou est le légume le plus souvent cité dans la littérature antique et médiévale. Il sert à lutter contre l'ivresse, tout en étant vanté par Rabelais comme symbole de l'activité agricole, pacifique, loin des fureurs de la guerre. Le chou est aussi symbole sexuel ("en juillet, ni femme, ni chou").

 

La "barbarie" du Moyen Age (31 décembre 2001 au 6 janvier 2002)
"Bien sûr, au siècle des camps de concentration, des fours crématoires et du goulag, comment n'être pas horrifié par la sauvagerie des temps où l'on sculptait le portail de Reims ou celui d'Amiens !"
Régine Pernoud, 
Pour en finir avec le Moyen Age, 1977

 

Draconien (7 janvier au 14 janvier 2002)
"Les plus petites fautes m'ont paru dignes de la mort, et je n'ai pas trouvé d'autres punitions pour  les plus grandes."
Dracon, législateur athénien du VII° siècle avant JC.

Pour la première fois dans l'histoire de la cité, Dracon substitue un code aux vengeances privées entre familles. Il est d'une sévérité extrême. Les paresseux, les voleurs de fruits et d'herbe méritent la mort autant que les meurtriers et les sacrilèges.

 

Celtes (15 janvier au 28 janvier 2002)
"Alexandre, durant son expédition en Thrace, eut une entrevue avec des Celtes des environs de l'Arius, qui vinrent lui demander le titre d'hôtes et d'amis. Le roi leur fit un cordial accueil et leur demanda pendant le repas ce qu'ils craignaient le plus, croyant bien qu'ils diraient que c'était lui. Mais ils répondirent : Nous ne craignons rien, sinon que le ciel ne tombe sur nos têtes."
Strabon, historien romain,
(vers -58 / v.25)
Maternité, fécondité au XIX° siècle (29 janvier au 15 février 2002)

"Mme Paulin m'interrompt, la mine grave et avec un accent religieux :
- Une grande famille c'est toujours beau ; ainsi chez moi, nous étions une belle famille : onze enfants.
- Tous vivants ?
- On ne sait pas.
- Comment on ne sait pas ?
- Dame non ! Sitôt qu'un avait 10 ans, il partait, cédé à des maîtres pour sa nourriture ; on ne le revoyait plus jamais. Je ne connais pas six de mes frères et soeurs."
Léon Frapié, La Maternelle (à Ménilmontant), 1908,
cité par Philippe Ariès, Histoire des populations françaises
Les Pyrénées et les Gaulois (du 16 février au 24 février 2002)

"Un texte de Diodore de Sicile, au Ier siècle av.J.C., atteste la réputation de défricheurs par le feu des Gaulois. Il rapporte que, jadis, les Pyrénées étaient couvertes de forêts qui furent incendiées par les bergers. La terre elle-même
ayant brûlé - et donné naissance à des ruisseaux d'argent pur ! -, le nom de Pyrénées (du grec pyr, feu) fut donné à ces montagnes."
Jean-Robert Pitte,
Histoire du paysage français de la préhistoire à nos jours,
Tallandier, 2001

 

Grandeur et fragilité de l'Empire inca... (du 25 février au 16 mars 2002)

"Comme les Romains, les Incas tiennent leur immense empire grâce à un remarquable réseau routier : deux  grandes chaussées maçonnées, bordées de murs, courent parallèlement du nord au sud, l'une sur les hauts plateaux,  l'autre entre la montagne et la mer. Elles sont reliées par des transversales qui gravissent la Cordillère par de gigantesques escaliers. Pas de voiture sur ces routes - les Incas ignorent la roue - ni même de coursiers : les lamas servent seulement de bêtes de somme. Mais les ordres de l'Inca sont portés de relais en relais par des coureurs à pied. De Cuzco à Quito (2 000 km) il ne leur faut que 10 jours pour transmettre un message. Les grands personnages se déplacent sur des litières, dont les porteurs, toujours courant, se font remplacer par d'autres qui courent à côté. Aux étapes, des 
magasins d'État fournissent gratuitement des vivres aux fonctionnaires, aux soldats
et aux pèlerins."

Marc Vénard, Le Monde et son histoire, Ed. Robert Laffont, 
Collection Bouquins,1984.